Avant de voir quelles conséquences peut avoir le nouveau-né chez qui le diagnostic ou l'intervention est tardive, découvrons comment le détecter.

Il existe 3 méthodes pour vérifier si l'enfant a le frein lingual court :

• Observation de l'espace sous-lingual : lorsque le nouveau-né pleure, il soulève la langue. En prêtant attention à la zone sous celle-ci, il est possible de détecter la présence ou non du frein lingual.
• Observer la forme de la langue : puisque le frein court tire la langue vers le bas, la pointe de celle-ci pourrait prendre une forme de petit cœur lorsque le bébé pleure ou présenter une petite rainure.
• Lever la langue : en soulevant la langue, il sera possible de vérifier effectivement la présence du filament. Cette opération, cependant, devrait être réalisée par un professionnel du secteur (pédiatre, ostéopathe, oto-rhino-laryngologiste, sage-femme).

Comme nous l'avons vu, ce problème est encore sous-estimé et sous-diagnostiqué, mais il est absolument important de détecter sa présence rapidement.

Le frein lingual court du nouveau-né a différents niveaux de gravité basés sur :

• là où le frein s'insère sur la partie inférieure de la langue et à la base de la bouche : plus il s'insère antérieurement, moins la liberté de mouvement accordée à la langue sera grande ;
• plus il est court, pire sera la liberté de mouvement accordée à la langue ;
• plus il est épais, pire sera l'élasticité du frein et, par conséquent, la liberté de mouvement accordée à la langue. 

Plus la langue sera limitée dans ses mouvements, plus les problèmes rencontrés par la mère lors de l'allaitement et par l'enfant lui-même pendant la croissance seront importants.

Pour en évaluer l'ampleur, on prend en considération la échelle Martinelli.

Voyons en détail toutes les conséquences que pourrait causer le manque de rapidité dans sa résolution.

Dans l'article dédié aux problèmes d'allaitement au sein et de succion du nouveau-né, nous avons vu qu'il peut y avoir plusieurs facteurs qui les déterminent.

Il peut y avoir des problèmes liés aux contractures ou tensions musculaires (torticolis myogène, tensions au cou ou au dos, contractures à la bouche ou à la mâchoire) pour lesquels l'intervention de l'ostéopathe pédiatrique est nécessaire.

En plus de celles-ci, le frein lingual court peut aussi entraîner des problèmes au démarrage réussi de l'allaitement au sein. 

En effet, le mouvement limité de la langue peut causer 2 difficultés :

• Succion inefficace : l'enfant a tendance à s'endormir immédiatement au sein, grandit peu et n'est jamais rassasié ;
• Douleur chez la mère : peut causer des crevasses et des douleurs au sein en n'arrivant pas à bien le prendre.  

La langue est fondamentale dans le langage car elle est déterminante pour certains phonèmes comme le « T » ou le « S ».

Si celui-ci ne peut pas se déplacer librement et toucher le palais, l'enfant ne pourra pas développer correctement la parole.

Comme nous l'avons vu, le frein court cause des problèmes d'allaitement car il ne peut pas effectuer le bon mouvement péristaltique nécessaire à la succion.

Cependant, le problème persiste aussi lors du sevrage car l'enfant ne pourra pas déglutir correctement. Cela le conduira à développer une déglutition atypique.

Toutes les conséquences ont tendance à être liées entre elles car aux problèmes de déglutition s'ajoutent ceux orthodontiques.

En effet, lors de la déglutition, la langue est poussée contre le palais, ce qui, avec le temps, permet son expansion correcte. En l'absence de ce phénomène, l'enfant tend à développer un palais étroit qui cause des difficultés à la descente des dents ou un encombrement dentaire (manque d'espace).

Mais pas seulement, un palais étroit cause aussi des difficultés respiratoires comme les adénoïdes (amas de tissu lymphatique dans le rhinopharynx).

Cette dernière conséquence est liée à celle du développement du langage. En effet, un enfant qui a des difficultés à s'exprimer aura aussi tendance à rencontrer des problèmes d'interaction avec ses pairs. Il en résulte un manque de bien-être psychologique chez le petit.

Si vous remarquez que votre enfant a un frein lingual court, il est nécessaire de consulter votre pédiatre. Celui-ci prescrira en effet une visite spécialisée chez un chirurgien pédiatrique ou un oto-rhino-laryngologiste qui évalueront la gravité du frein et la nécessité de l'intervention.

L'intervention pour retirer le frein lingual court, appelée frénulectomie, peut se faire avec des ciseaux, un scalpel ou un laser. Vous trouverez ci-dessous 2 vidéos pour comprendre comment elle est réalisée.

La frénulectomie est peu invasive et totalement résolutive. De plus, le nouveau-né retrouve immédiatement la capacité de s'attacher au sein. En effet, on constate que 95 % des nourrissons recommencent à se nourrir au sein de manière autonome dans les 24h suivant l'intervention.

Le frenulum lingual court n'est qu'un des problèmes qui causent des difficultés à l'allaitement au sein. Dans le cours « Au Parfum de lait », vous pourrez découvrir tous les facteurs liés à ce problème ainsi que de nombreux conseils théoriques et pratiques pour réussir ce moment si doux et si important. Avec le bon soutien, il est possible d'aider la maman et son bébé pour ne pas renoncer à la magie de l'allaitement au sein, en le rendant simple et naturel.